DIS MOI NEHEMIE...
Dis-moi Néhémie ,crois-tu que ton vécu ressemble à ce siècle
où j’évolue
Penses-tu que ton dur labeur à reconstruire la Muraille de
Yeroushalahaïm a eu un impact sur mon époque
Que penserais-tu si tu voyais la désolation du peuple d’
Elohim , se vautrer dans l’idolâtrie , le matérialisme, la
paresse, le doute
Tes yeux pleureraient sans doute à la vue des « endormis »,
des rebelles...
Mais tu ne peux me répondre , tu as rejoint le monde du
silence , te voilà bienheureux tant l’horreur actuelle te ferait
défaillir.
Moi, pendant ce temps, je pleure en lisant tes missives,
j’imagine nos deux époques se côtoyant, toi allant jusqu’à
oser supplier ton roi, partant sur ton unique monture visiter
de nuit la ville, ralliant à ta cause les volontaires,
travaillant pelles et armes à la main, luttant contre les
véreux politiques autochtones, annonçant le Nom de notre
Adonaï, clamant sa Grandeur, et moi femme luttant contre
le machisme, ne trouvant guère d’ouvriers pour relever le
défi, Yeshourun s’est engraissé, Ephraïm s’est mélangé aux
nations, les ruines de nos murailles sont à l’image du désert
qui se meurt de soif sous un soleil de plomb.
Sais-tu seulement qu’à mon époque les hommes font taire les
femmes porteuses de la Torah, et ceux qui nous soutiennent se
reposent sur nos épaules pour faire l’Annonce, refusant de se
lever, se disant trop petit comme Gédéon voire au langage
écorché comme Moché.
Mon pauvre Néhémie, je n’ose même plus faire de rêves tant la
réalité a effacé mes vains espoirs. Sais-tu seulement qu’à
l’Automne de ma vie je n’ai guère trouver de vaillants
laboureurs, osant faire fi de leur propre confort pour honorer
la Torah , affronter les descendants de tes opposants
Sais-tu seulement que ta ville sainte est vouée à l’humanisme,
pire ceux en diaspora n’ont d’autres soucis que leur train
train journalier, méprisant les dons de notre Aba, reléguant
aux oubliettes les ordonnances et commandements, refusant
de se lever, de quitter leurs pâturages dorés que sont leurs
villes, villages, communautés, familles pour Honorer YHWH.
Ah, si tu voyais Néhémie le peu de courage que je rencontre, le
silence tonitruant des enfants d’Elohim, tu serais dépité. Je le
suis tant et tant que bien souvent le découragement
m’assaille, mais ai-je seulement le droit d’abandonner ?
Non mon cher Néhémie, quand je médite sur ta vie, je me dis
qu’au moins, outre ton nom, je dois faire honneur à Celui qui
as daigné nous révéler sa Parole, nous faire grâce de nos
péchés.
Mais je ne peux m’empêcher de me demander ce que serait
devenu ce monde si des hommes et des femmes comme toi
n’avaient osé relever leurs manches et n’avaient ,au mépris
de leur propre vie, fait allégeance en tout, pour tout et
toujours à YHWH-Cébaot, le Chef des Armées.
Je soupire comme Jérémie au bord du fleuve, je me remémore
ce que fût autre fois le pays dans l’abondance et l’obéissance,
oui Néhémie, je pleure aussi et mon cœur n’est guère à
l’Allégresse.
Je ne peux te saluer puisque tu as traversé le fleuve de la vie
pour te reposer en attendant ton couronnement avec la
venue du Mashiah mais je peux bénir Adonaï pour tous les
hommes et les femmes de ta trempe, ce qui fait qu’aujourd’hui
j’ai , en héritage, le Code de la Vraie Vie, la Torah qui mène
au Royaume à venir.
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